Comment l’âge peut affecter votre expérience du cannabis

Chaque groupe d’âge ne réagit pas de la même manière au cannabis. En fait, les jeunes et les personnes âgées ont des besoins uniques en ce qui concerne une consommation sûre, et ils peuvent même ressentir les effets différemment des autres groupes d’âge. Pour toute forme de consommation du cannabis, la sécurité et la compréhension du fonctionnement des différents produits sont essentielles pour avoir une expérience positive.  

Le cannabis et les jeunes 

Après l’alcool et le tabac, le cannabis est la substance la plus couramment consommée. L’âge légal pour la consommation du cannabis en Ontario est de 19 ans, mais les personnes âgées de 14 à 25 ans consomment deux à trois fois plus de cannabis que celles de plus de 25 ans. Les jeunes consomment du cannabis pour de nombreuses raisons, allant de la pression de leurs pairs au soulagement du stress. Cette tranche d’âge peut être particulièrement sensible aux méfaits mentaux et physiques, mais il est peu probable que des messages axés sur l’abstinence les en dissuadent. Encourager un dialogue ouvert dès le plus jeune âge peut s’avérer plus efficace. Les messages fondés sur la peur ne trouvent pas d’écho auprès des jeunes. Assurez-vous que les informations que vous fournissez sont significatives et ancrées dans les faits, et non dans les émotions.

La consommation du cannabis ne passe pas immédiatement du stade de l’abstinence à celui du problème. De nombreux jeunes atteignent l’âge adulte dans un monde post-prohibition où le cannabis est légal. Pour eux, les messages fondés sur la honte ne sont ni efficaces ni réalistes. Au lieu de cela, les clés de l’éducation des jeunes sur le cannabis sont des informations précises, la connaissance et la culture de la santé, la sensibilisation aux risques et l’accès à des ressources qui aident à perfectionner leurs compétences de prise de décision.

L’accès à des informations fondées sur des preuves et ne comportant pas de jugement équipe les jeunes avec des conseils pratiques qui peuvent les aider à retarder leur première expérience de consommation du cannabis, à réduire la fréquence de leur consommation, à encourager la consommation de doses plus faibles et, plus important encore, à poser des questions et à garder les lignes de communication ouvertes.  

Effets mentaux et physiques potentiels de la consommation du cannabis chez les mineurs

Le cannabis a des effets différents selon l’âge, le produit et même les circonstances. Pour certains, les effets peuvent être relaxants et agréables. Pour d’autres, il peut accroître l’anxiété ou causer de la fatigue.

Effets courants du cannabis :

• Euphorie 
• Perception sensorielle accrue 
• Stimulation de l’appétit 
• Exaltation 
• Altération de la perception du temps 
• Détente
• Amélioration du sommeil

Environ une personne sur quatre qui consomme du cannabis ressentira des effets physiques indésirables. Les symptômes ont tendance à atteindre leur effet maximal environ deux heures après la consommation, mais peuvent durer de huit à 24 heures, en fonction de la dose et du format du produit.

Parmi les symptômes possibles, citons les suivants :

• Anxiété 
• Panique 
• Nausées 
• Vertiges 
• Sécheresse buccale 
• Troubles de la concentration 
• Diminution de la coordination 
• Diminution de l’intérêt 
• Accélération du rythme cardiaque et/ou palpitations 
• Léthargie

Un nombre croissant de preuves suggèrent que le cerveau en développement peut être particulièrement vulnérable aux effets du cannabis. Le risque chez les jeunes peut augmenter avec une consommation précoce et régulière (qui se définit comme une consommation de cannabis hebdomadaire ou plus fréquente sur une période de plusieurs mois à plusieurs années) et une consommation prolongée. 

Le cannabis et le cerveau :

À court terme, le cannabis peut nuire à la concentration, aux habiletés motrices et à la mémoire à court terme. Sur le long terme, le cannabis peut affecter l’apprentissage, entraîner des troubles liés à la consommation du cannabis et augmenter le risque de développer des troubles de la santé mentale. En savoir plus sur le cannabis et le cerveau. 

Troubles liés à la consommation du cannabis :

Parmi les personnes qui ont commencé à consommer du cannabis à l’adolescence, une sur six risques de développer un trouble lié à la consommation du cannabis. La dépendance chez les jeunes est déclenchée par une forte consommation (qui se définit comme une consommation quotidienne ou plus fréquente). En savoir plus sur la consommation du cannabis et les troubles liés à sa consommation. 

Conduite avec facultés affaiblies :

Comme le cannabis peut affaiblir les facultés et qu’il est difficile de prévoir la durée de ses effets, il est fortement recommandé aux jeunes de planifier à l’avance et de s’organiser pour se faire raccompagner chez eux après avoir consommé du cannabis. En Ontario, la loi impose une tolérance zéro pour les conducteurs de moins de 21 ans, ce qui signifie qu’ils ne doivent pas avoir de THC dans le sang lorsqu’ils conduisent. Pour en savoir plus sur le cannabis et la conduite.

Troubles de la santé mentale :

Même si des recherches supplémentaires sont nécessaires, on pense qu’il existe un lien entre la consommation fréquente du cannabis et certains troubles de la santé mentale. En savoir plus sur le cannabis et la santé mentale. 

Conseils pour parler du cannabis aux jeunes

En tant qu’adulte de confiance, il peut être difficile de savoir comment engager des conversations constructives sur le cannabis avec les jeunes de votre entourage. Ces stratégies peuvent vous aider à créer un canal de discussion ouvert.

Des recherches montrent que les discussions sont plus susceptibles d’être utiles si elles sont commencées avant qu’un jeune n’essaie le cannabis pour la première fois (ce qui se produit généralement vers l’âge de 14 ans). Fournir aux jeunes des informations factuelles sur les risques du cannabis, sans jugement, est le meilleur moyen de les aider à faire des choix sains et sûrs.  

• Commencer les discussions de bonne heure. 
• Parler fréquemment et ouvertement. 
• Fournir des informations équilibrées. 
• Être conscient des préjugés. 
• Engager une conversation bidirectionnelle. 
• Fournir des informations factuelles.

S’ils consomment déjà du cannabis depuis un certain temps, discutez avec eux des moyens de réduire les risques, par exemple en évitant les cultivars et les formats à forte teneur en THC (comme les extraits) et en choisissant des méthodes de consommation plus sûres (comme l’ingestion plutôt que l’inhalation). 

En savoir plus sur la façon de parler aux jeunes du cannabis.

Le cannabis et les personnes âgées 

La consommation du cannabis chez les personnes âgées est en hausse. Un certain nombre de personnes âgées essaient le cannabis pour la première fois, ou pour la première fois depuis des décennies. Bien que le cannabis légal soit sûr et fiable, les personnes âgées sont plus susceptibles de subir des effets indésirables en raison de leur âge, d’éventuels problèmes de santé et d’interactions avec des médicaments. 

Êtes-vous une personne âgée qui consomme du cannabis pour la première fois (ou pour la première fois depuis longtemps)? 

Que vous soyez totalement novice en matière de cannabis ou que vous n’ayez pas essayé cette substance depuis des décennies, il existe des moyens de réduire les risques et de faire en sorte que votre expérience soit positive. Les personnes âgées ont grandi à l’époque de la prohibition, ce qui fait de l’éducation et de l’accès légal des points d’entrée importants pour ceux qui essaient le cannabis pour la première fois. Des informations factuelles et une sensibilisation aux produits permettent aux personnes âgées de faire des choix éclairés en ce qui concerne la consommation du cannabis. 

Si vous avez consommé du cannabis dans votre jeunesse, il est important de savoir que les effets peuvent être plus forts que par le passé, car les niveaux de THC sont plus élevés dans les produits de cannabis actuels. De 1960 à 1980, la teneur en THC du cannabis était d’environ 2 %, ce qui représente une grande différence par rapport au dosage actuel, qui peut atteindre plus de 30 %5. Pour réduire les risques et augmenter le plaisir, les personnes âgées doivent prêter attention à la teneur du produit, aux délais d’apparition des effets, à la gamme de formats disponibles, et elles doivent tenir compte de leurs conditions de santé préexistantes. 

Délais d’apparition des effets

Les effets des différents formats de cannabis peuvent se faire ressentir sur des périodes de durées diverses. Il est donc important pour les personnes âgées de savoir comment les différents produits peuvent avoir un impact sur leur expérience.

• Inhalation : Le cannabis séché et les concentrés peuvent être fumés ou vaporisés. Leurs effets se font sentir en quelques secondes ou quelques minutes et peuvent durer six heures ou plus. Les produits consommés par inhalation comprennent les préroulés, les fleurs moulues, les fleurs entières, le kief, le haschich, la colophane, l’ambre de cannabis et bien d’autres encore. 
• Ingestion : Les produits comestibles à base de cannabis sont consommés en mangeant et en buvant. Ils peuvent faire effet en l’espace de quatre heures et durer 12 heures ou plus. Ces produits comprennent les huiles, les gélules, les atomiseurs oraux, les gélifiés, les boissons, le chocolat, les pâtisseries, les mélanges pour boissons, les condiments et bien d’autres choses encore. 
• Usage topique : Les produits topiques sont des produits à base de cannabis qui sont appliqués sur la peau. Il peut s’agir de baumes, de bombes de bain, de lotions, de gels, de produits de soins de la peau et de timbres transdermiques. L’application topique ne procure pas de sensation d’euphorie (même si le produit contient du THC), mais il est possible de ressentir des effets dans une zone localisée. Les effets se font sentir dans les 15 à 30 minutes.  

Effets mentaux et physiques potentiels du cannabis sur les personnes âgées 

Les personnes âgées, comme les jeunes, sont exposées au risque de troubles liés à la consommation de cannabis, à la conduite avec facultés affaiblies et aux troubles de la santé mentale. Cependant, les adultes de plus de 55 ans sont confrontés à des risques supplémentaires en raison de leur âge, de leur état de santé et des interactions pharmaceutiques possibles. 

En plus de savoir reconnaître les produits avec une plus haute teneur, les personnes âgées doivent savoir comment leurs corps réagissent au THC, au CBD et aux autres cannabinoïdes. Par exemple :

• Des fonctions du foie et rénales réduites peuvent affecter la manière dont le cannabis est éliminé de l’organisme. 
• Les symptômes existants d’une mauvaise santé pulmonaire peuvent être exacerbés par le fait de fumer ou de vapoter du cannabis. 
• L’affaiblissement des facultés provoqué par le THC peut augmenter le risque de chutes ou de blessures. 
• Fumer du cannabis peut augmenter le rythme cardiaque et la pression artérielle, ce qui expose les personnes âgées à un risque d’accident vasculaire cérébral, de crise cardiaque et d’autres incidents cardiaques. 
• L’utilisation du cannabis pour faire face à des problèmes de santé mentale peut les aggraver. 

Le cannabis peut interférer avec l’action d’autres médicaments. C’est pourquoi il est important de parler des risques ou des interactions possibles avec votre fournisseur de soins de santé ou votre pharmacien.

Parler aux personnes âgées du cannabis et de la consommation responsable 

En tant que personne aidante, parler à vos aînés de leur consommation du cannabis peut vous mettre mal à l’aise, mais c’est un élément important pour veiller à leur sécurité et s’assurer qu’ils comprennent le fonctionnement des produits légaux actuels à base de cannabis. Comme les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses à essayer le cannabis, il existe des conseils simples pour s’assurer qu’elles vivent une expérience sécuritaire et qu’elles se sentent en mesure de prendre des décisions pour elles-mêmes : 

• Soyez prudent, commencez doucement lorsque vous essayez le cannabis après 55 ans.  
• Choisissez des produits de cannabis contenant une teneur moins élevée en THC et une teneur égale ou supérieure en CBD. 
•  Choisissez d’autres méthodes de consommation que de fumer du cannabis. 
• Évitez de mélanger le cannabis avec d’autres substances, comme le tabac et l’alcool. 
• Discutez avec votre médecin ou votre pharmacien des interactions entre vos médicaments et le cannabis. 

Réduction des méfaits de la consommation du cannabis à tout âge

• Commencez par une dose faible, allez-y doucement : Cela signifie qu’il faut commencer par la dose la plus faible possible et attendre d’en ressentir les effets avant de décider d’en consommer davantage. 
• Tenez compte du moment et de l’endroit appropriés : Pour consommer du cannabis de manière responsable, il faut savoir juger du moment et de l’endroit opportuns. Par exemple, consommer du cannabis avant d’aller à l’école pourrait affecter la capacité de concentration et la mémoire à court terme, et ne serait donc pas approprié. 
• Choisissez des produits moins risqués : Éviter les produits à forte teneur en cannabis, tels que les extraits de cannabis, peut contribuer à réduire la gêne ou les méfaits potentiels. 
• Choisissez une consommation plus sûre : Si fumer du cannabis est la méthode de consommation la plus courante, elle présente également davantage de risques pour la santé que les autres méthodes. L’utilisation d’un vaporisateur ou la consommation de produits comestibles peuvent atténuer certains des risques liés au fait de fumer. Apprenez-en davantage sur les différentes méthodes de consommation du cannabis.
• Si vous fumez, utilisez des méthodes plus sûres : Il n’est pas nécessaire d’inhaler profondément ou de retenir la fumée de cannabis dans vos poumons. C’est un mythe de croire que cela intensifie les effets. La majeure partie du THC contenu dans la fumée de cannabis est absorbée dès les premières secondes qui suivent l’inhalation. Le fait de retenir la fumée peut augmenter la quantité de particules toxiques absorbées par l’organisme.
• Limitez les quantités et la fréquence de consommation : La consommation quotidienne présente des risques plus importants pour la santé. Il est donc recommandé de la réserver aux week-ends ou de la limiter à quelques jours par semaine. La consommation de doses plus faibles permet également de réduire les effets nocifs.
• Préférez les produits végétaux aux produits synthétiques : Les produits de cannabis synthétiques fabriqués en laboratoire, tels que le « spice » ou le « K2 », sont associés à de graves problèmes de santé. Privilégiez le cannabis naturel.
• Ne consommez qu’une seule substance : Mélanger le cannabis avec de l’alcool ou du tabac peut aggraver l’affaiblissement des facultés (entraînant des effets secondaires tels que des vomissements et des vertiges) et augmenter les risques pour la santé et la sécurité liés à chaque substance.
• Planifiez un transport sûr : Il est dangereux et illégal de conduire après avoir consommé du cannabis. Attendez au moins six heures avant de prendre le volant et évitez de monter dans une voiture avec une personne qui a récemment consommé du cannabis. Utilisez les transports en commun ou un taxi, ou demandez à être raccompagné. 
• Tenez compte de tout autre facteur de risque, comme les antécédents médicaux : Les personnes qui sont déjà vulnérables à l’anxiété ou à la dépression ou qui ont des antécédents familiaux d’abus de substances psychoactives courent un risque accru de problèmes de santé liés au cannabis. 

Sources

Cannabis 101 + Harm Reduction
Get Sensible

Cannabis: What Parents/Guardians and Caregivers Need to Know
CAMH

The Problem with the Current High Potency THC Marijuana from the Perspective of an Addiction Psychiatrist
National Library of Medicine

A Guide to Cannabis for Older Adults
Canadian Centre on Substance Use and Addiction 

Cannabis Information for Older Adults
Ottawa Public Health

A Guide to Cannabis for Older Adults
Canadian Centre on Substance Use and Addiction