Comment c’est fait
Comment est produit le cannabis artisanal
Qu’est-ce qui différencie le cannabis artisanal des autres produits à base de cannabis? Examinons les méthodes pratiques utilisées par les producteurs agréés pour produire du cannabis artisanal, de la graine à l’étagère.
Dernière mise à jour le 16 octobre, 2025 | Publié le 29 avril, 2021

Tout comme les chocolats artisanaux, le cannabis artisanal est produit avec soin, selon une approche de culture, de transformation et d’emballage qui se veut lente et minutieuse.
À l’OCS, nous définissons le cannabis artisanal comme une fleur séchée par suspension qui a été taillée et emballée à la main; cultivée dans une petite installation produisant moins de 10 000 kg de cannabis séché par année.
Découvrons comment les producteurs procèdent.

Étape 1 : Choisir une souche artisanale
Puisque le cannabis artisanal est produit en plus petites quantités, les producteurs artisanaux expérimentent souvent de nouvelles souches régionales ou spécialisées, ou encore celles qui nécessitent plus de soins et d’attention. Bien que toutes les souches de cannabis soient compatibles avec les méthodes artisanales, certaines nécessitent un traitement manuel. Par exemple : les souches très collantes ne peuvent pas être traitées à la machine car elles encrasseraient l’équipement.

Étape 2 : Faire pousser les plantes
Les producteurs de cannabis artisanaux utilisent différentes méthodes de culture. Bien que cela ne soit pas obligatoire, beaucoup d’entre eux ont recours à des techniques respectueuses de l’environnement.
L’environnement dans lequel les plantes de cannabis sont cultivées a une grande influence sur le produit final. Alors que la culture en intérieur repose généralement sur une culture hydroponique (méthode sans terre permettant un contrôle maximal de l’air, de la température, de l’eau, des nutriments et d’autres paramètres), la culture en extérieur dépend beaucoup plus de la nature.
Une étude menée à l’université Columbia a révélé que la culture du cannabis en extérieur dans un sol contenant des matières végétales en décomposition, des minéraux, des bactéries, des vers et d’autres éléments naturels peut considérablement augmenter la teneur en cannabinoïdes et en terpènes des plantes. Les chercheurs ont découvert que les terpènes et les trichomes présents dans les plantes cultivées en extérieur contribuaient également au système de défense des plantes contre les parasites.
En ce qui concerne les parasites, les cultivateurs en intérieur comme en extérieur peuvent recourir à des insectes « utiles » pour lutter contre ceux « nuisibles ». Connus sous le nom de prédateurs bénéfiques, certains insectes peuvent être introduits dans les salles de culture et les champs afin de contribuer à la lutte contre les parasites tels que les pucerons, les thrips et les tétranyques.
L’eau est un autre élément essentiel à la culture du cannabis : une seule plante de cannabis a besoin de jusqu’à 23 litres d’eau par jour. Certains producteurs agréés ont mis au point des méthodes innovantes pour recycler les eaux grises, récupérer l’eau de pluie et réduire la quantité totale d’eau nécessaire pour produire des plantes et des rendements de haute qualité. Certaines méthodes sont très sophistiquées et utilisent des capteurs, des systèmes automatisés et d’autres outils pour aider à gérer l’humidité et à recycler l’eau. D’autres s’appuient sur des méthodes testées et éprouvées développées dans l’agriculture conventionnelle et le traitement de l’eau, tandis que d’autres encore combinent les deux approches.

Étape 3 : Tailler et récolter
La définition du cannabis artisanal selon l’OCS repose essentiellement sur le fait que la fleur est traitée à la main. C’est ici que les producteurs de cannabis artisanal peuvent vraiment se salir les mains.
La taille manuelle et la taille mécanique sont les deux principales méthodes utilisées pour tailler les fleurs de cannabis sur la plante. La taille manuelle est une méthode de culture plus lente, plus précise et plus minutieuse qui permet d’obtenir des fleurs plus belles et plus complètes car c’est une personne, et non une machine, qui détermine comment les couper.
La taille manuelle peut être effectuée à l’état humide ou sec, c’est-à-dire avant ou après le séchage des plantes, et chaque approche présente des avantages et des inconvénients. Par exemple : la taille humide peut empêcher la formation de moisissures car moins de matière végétale est impliquée dans le processus de séchage. La taille sèche est une méthode de récolte moins collante, qui peut aider à protéger l’intégrité structurelle de la fleur.
La taille manuelle permet également aux récoltants de s’approcher des plantes pour les examiner et détecter tout signe de problème. Une interaction régulière avec les plantes avant la récolte permet de détecter les anomalies à un stade précoce, ce qui contribue à prévenir la propagation des infections fongiques et des parasites.

Étape 4 : Faire sécher et durcir
Certains producteurs agréés utilisent des plateaux et une chaleur élevée pour accélérer le processus de séchage, tandis que les producteurs artisanaux suspendent des branches entières pour les faire sécher pendant plusieurs semaines dans une pièce sombre à température et humidité contrôlées. Les nutriments et les cannabinoïdes s’écoulent à travers la fleur, préservant ainsi l’arôme et la puissance tout en garantissant un taux d’humidité adéquat.
Une fois que la fleur est suffisamment séchée, elle passe à la phase de durcissement, qui s’effectue aussi lentement afin de conserver les terpènes aromatiques et savoureux. La fleur séchée est placée dans de grands sacs et des boîtes dans une chambre froide pendant au moins deux semaines, ce qui permet à l’humidité de s’équilibrer et aux résidus de chlorophylle et de sucres de se décomposer, garantissant ainsi un produit final à la combustion douce.
Une fois séchée et durcie, la fleur est prête à être emballée ou, dans le cas de certains producteurs artisanaux, moulue et roulée en préroulés.

Étape 5 : Tester, un, deux, trois fois
Tous les produits de cannabis légaux doivent être testés conformément au Règlement sur le cannabis.
La réglementation canadienne exige que chaque lot de produits à base de cannabis soit testé afin de déterminer la quantité ou la concentration des principaux cannabinoïdes, à savoir le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), ainsi que la présence de contaminants. Les tests peuvent être effectués avant ou après l’emballage; mais, doivent être réalisés sur le produit fini.
Certains producteurs agréés effectuent leurs propres tests, tandis que d’autres font appel à des laboratoires tiers agréés par Santé Canada. Chaque lot doit être accompagné d’un rapport d’analyse afin de garantir une traçabilité maximale.

Étape 6 : Emballer et expédier
Afin de préserver les trichomes délicats qui ont été manipulés avec soin jusqu’à présent, le cannabis artisanal est généralement emballé à la main. Certains producteurs agréés emballent les fleurs séchées dans des bocaux en verre recyclables résistants aux UV et hermétiques afin de conserver la fraîcheur du produit. Les sacs en mylar refermables sont également très populaires car ils résistent à la lumière et aident à contrôler l’humidité.
Les contenants en polyéthylène haute densité (PEHD) sont plus faciles à recycler que les autres plastiques. Ils constituent une bonne alternative aux bocaux en verre puisqu’ils résistent à l’humidité et aux rayons UV, et certaines formes de PEHD empêchent les produits chimiques du contenant de se répandre dans le cannabis.
Une fois emballés et étiquetés — conformément à toutes les exigences légales, telles que le symbole standardisé du cannabis, le nom de la marque, la teneur en THC et en CBD, le message d’avertissement sanitaire, ainsi que le timbre fiscal fédéral qui certifie la légalité du produit, les produits sont expédiés dans tout le pays.

Vérifiez la présence du badge de cannabis artisanal OCS sur vos fleurs séchées et sur vos préroulés préférés.