Comment c’est fait
Comment le haschisch est fabriqué
Faire du haschich conjugue d’anciennes traditions et de nouvelles techniques. Nous avons discuté avec les producteurs autorisés pour découvrir de leurs méthodes uniques de production de haschich.
Le haschich a fait ses premiers pas sur le marché légal du cannabis récréatif en 2020, mais son existence est connue depuis des milliers d’années. Produit à partir des trichomes collants et givrés présents sur la plante de cannabis, c’est l’un des nombreux types de concentrés de cannabis, riche en cannabinoïdes et en terpènes.
Comment métamorphoser ces trichomes résineux en haschich? Pour le découvrir, nous nous sommes tournés vers Supreme, Sundial Growers et Neptune Wellness Solutions, entre autres producteurs autorisés, pour qu’ils lèvent le voile sur leurs propres méthodes de production de haschich.
Étape 1 : Choisir et préparer les fleurs
Avant même de démarrer la production, les producteurs de haschich doivent effectuer des choix quant à la fleur de cannabis qu’ils utiliseront. Séchées ou fraîches? Des retailles ou le plant entier? Récoltes uniques ou multiples?
Neptune se tourne vers des producteurs externes pour obtenir des plants entiers de souches uniques récoltés de multiples fois pour son produit Mood Ring de la gamme Legacy Hashish. Supreme choisit de la retaille obtenue à partir de sa propre fleur séchée de 7ACRES pour élaborer son Hiway Hash. Pour son Bubble Hash de Top Leaf, Sundial a recours à des plants entiers et frais provenant d’une seule récolte (cultivée en interne), en misant sur des bourgeons plus modestes et une belle couche de trichomes.
« Nous tenons à ce que notre fleur soit nettoyée à la main avec beaucoup de soins pour limiter les dommages et la perte de trichomes, et aussi pour nous gardons aussi beaucoup de « feuilles de sucre » [les petites feuilles qui poussent à partir de la fleur], explique JC Elkhouri, directeur du post-raffinage chez Sundial. Les trichomes de diverses parties de la plante contiennent différents profils de cannabinoïdes et nous voulons que notre bubble hash soit la plus parfaite représentation de la fleur que nous cultivons. »
Selon la façon de faire unique de chaque producteur autorisé, la fleur peut être congelée pour en garder toute la fraîcheur et pour en préserver les trichomes (sans oublier les terpènes s’y retrouvant). Sundial fait en sorte que ses fleurs aient une place au congélateur à -40 °C dans les 24 heures suivant leur récolte et qu’elles y restent au moins toute une journée avant d’être pressées sous forme de haschich.
Étape 2 : Récolter le concentré
Lorsque la fleur séchée ou fraîchement congelée est prête, le temps est venu de séparer les trichomes.
Nous avons le choix entre plusieurs types de haschich et deux des plus populaires sont le bubble hash et le haschich tamisé à sec. Les deux sont fabriqués sans solvants et, bien que le produit qui en résulte soit similaire, les processus sont bien distincts.
Le haschich tamisé à sec, c’est exactement ce que le nom indique : la matière végétale est soigneusement brossée sur un tamis à mailles fines (ou une série de tamis de plus en plus petits), au travers du ou desquels les trichomes séparés tombent pour les recueillir dans un récipient en dessous. Afin de fabriquer son Hiway Hash, Supreme emploie une variante de ce classique procédé de tamisage à sec et utilise un tambour culbuteur avec des tamis de l’exacte dimension des glandes de trichomes.
Le bubble hash est être produite avec un processus plus complexe, qui implique d’agiter les fleurs pour en séparer les trichomes. Celles-ci sont traditionnellement placées dans un sac en filet et trempées dans l’eau glacée pour les réhydrater et les « repulper », précise JC Elkhouri. C’est important parce que lorsque nous secouons la matière végétale, l’objectif est de séparer les trichomes des fleurs, sans briser ces dernières. Les abîmer endommagerait leur structure cellulaire et relâcherait de la chlorophylle, contaminant notre produit.
Les mouvements délicats sont effectués avec une machine ou à la main, à l’aide de palettes. L’eau repose ensuite; les trichomes tombent au fond du réservoir, où ils sont aspirés par une série de filtres plus petits. En effet, la doublure en forme de tamis du sac à mailles empêche les matières végétales indésirables de s’échapper. « Comme chaque souche peut présenter de nombreux phénotypes, c’est-à-dire des densités, des tailles et des types de trichomes différents, nous modifions la façon dont nous remuons et filtrons les fleurs comme il convient, pour optimiser l’efficacité et la qualité de l’extraction », explique JC Elkhouri.
Le saviez-vous?
Pour fabriquer son bubble hash, Sundial utilise un système de lavage à grande échelle, pouvant nettoyer de 10 à 15 kg de cannabis à la fois!
Les deux méthodes de production peuvent prendre de quelques heures à plus d’une journée pour être complétées. On obtient une dose concentrée des trichomes de la plante. Très concentré en cannabinoïdes et en terpènes, ce produit est d’un doré variant du pâle au foncé. Plus il y a de matière végétale, plus la teinte tend vers le vert.
On choisit la méthode de fabrication du haschich tamisé à sec et du bubble hash en fonction de différents critères. « L’eau permet d’extraire les trichomes de manière magistrale » explique José Dominguez, sommelier en cannabis et directeur des produits chez Neptune, au sujet du processus du bubble hash de l’entreprise. « Elle rend également la purification des glandes de résine plus rapide qu’avec le tamisage à sec, et nous permet de procéder à l’extraction de matières fraîches ou séchées. »
« Ces préférences sont variées dans toute la province et selon les groupes démographiques, précise Hunter Kamula, chef marque chez Supreme. Le tamisage à sec est une méthode courante d’extraction et de fabrication du haschich, que nos clients connaissent bien. »
Différentes méthodes de production, différentes textures. Le processus du bubble hash permettrait une meilleure préservation des terpènes, rendant le concentré résultant légèrement plus malléable que celui produit par la méthode du tamisage à sec.
Étape 3 : Sécher et presser
En fonction de la méthode d’extraction, le concentré sera séché avant d’être transformé en haschich. Chez Sundial et Neptune, le concentré est rapidement lyophilisé pour évacuer l’humidité, ce qui permet à la fois d’éviter les moisissures et de préserver les arômes des terpènes. Chez Supreme, le haschich tamisé à sec préparé pendant le processus d’extraction se passe de tout séchage supplémentaire.
Pour transformer le concentré en haschich, il faut aussi le chauffer et le presser. Le concentré de Neptune est placé dans un moule qui est transféré entre deux plaques chaudes, ce qui garantit sa solidité et son homogénéité. Il est ensuite divisé en portions d’un gramme. La pression et la température utilisées varient selon le processus unique du producteur autorisé, tout comme la quantité d’humidité de le concentré. Chez Sundial, on le soumet à une pression de deux à trois livres par pouce (lb/po²), à une température comprise entre 40 et 60 °C, pendant quatre à dix minutes.
Le saviez-vous?
Chez Neptune, l’extraction se fait souvent 24 heures sur 24. L’équipe de production peut produire quotidiennement jusqu’à six kilogrammes de haschich.
La brique ou la boule solide de haschich peut être scindée pour être consommée dans une pipe, une pipe à eau, un vaporisateur à concentré ou pour fleurs séchées avec une attache de concentré (s’il est muni d’un adaptateur pour concentré).
Étape 4 : Tester et emballer
Comme pour tous les produits du cannabis légaux, les tests et le contrôle de la qualité sont des étapes cruciales pour le hasch. Ces procédures surviennent à différentes étapes du produit, de la fleur jusqu’au produit fini.
Neptune veille à ce que le cannabis qu’il se procure pour confectionner son hasch soit accompagné d’un certificat d’analyse comprenant des informations sur la teneur ainsi que sur la présence potentielle de pesticides, de contaminants et de contaminants microbiens. Le produit est une fois de plus soumis à un test avant le procédé d’extraction.
Le concentré préparé au cours des processus d’extraction est également souvent évalué à l’interne par les producteurs autorisés (pour évaluer les attributs du produit, comme la teneur en cannabinoïdes et les profils de terpène), et une autre fois après avoir été pressé. « Les tests de saveurs et d’arômes constituent un autre élément de notre amélioration constante », souligne Hunter Kamula.
Le haschich est habituellement vendu dans deux contenants, dont un emballage extérieur à l’épreuve des enfants. Neptune s’assure que les siens soient recyclables, et le manchon intérieur peut être scellé de nouveau pour mieux préserver la fraîcheur du produit. Chez Sundial, on a recours à un tube interne en verre pour diminuer l’électricité statique, reconnue pour dégrader les trichomes. L’emballage intérieur de Hiway Hash contribue à protéger le produit et à lui éviter d’être endommagé.
Chaque produit est étiqueté conformément aux exigences fédérales — en ajoutant le symbole du cannabis, la marque de commerce, la teneur en THC et en CBD, l’avertissement en matière de santé, le numéro de lot, les ingrédients, la date d’emballage et celle de péremption et le code à barres — des informations permettant aux consommateurs de prendre des décisions éclairées. Une fois emballé, le produit final est inspecté une fois de plus pour être reconnu sécuritaire pour les consommateurs.
Le haschich possède une riche histoire, et son avenir est tout aussi fertile, grâce à l’association de technologies innovantes et de techniques traditionnelles donnant naissance à des créations inédites et captivantes. Les cultivars sont produits dans l’objectif bien précis d’être extraits. Ouvrez l’œil! D’autres produits de hasch confectionnés à partir de variétés sur mesure, ainsi que d’autres articles innovants sont en préparation.