Comment c’est fait
Comment sont fabriquées les cartouches de vape à 510 fils
Qu’est-ce qu’une cartouche de vapotage à filetage 510? Qu’est-ce qu’il y a à l’intérieur? Et comment fonctionne-t-elle? Voici tout ce que vous devez savoir sur la manière dont le cannabis est transformé pour être offert dans ces cartouches si appréciées.
Si ce qui compte le plus pour vous en matière de consommation du cannabis, c’est la commodité, alors rien ne bat le vapotage. Choisissez une cartouche, rattachez-la à une batterie et ça y est : préparez-vous au décollage! La batterie chauffe un élément situé à l’intérieur de la cartouche qui, lui, vaporise le cannabis à être inhalée.
Ces cartouches « de vapotage » sont des tubes de verre préremplis d’extraits de cannabis. Bien qu’il existe de nombreux modèles de conception maison sur le marché, les cartouches à filetage 510 sont parmi les plus répandues et sont compatibles avec les batteries les plus communes – elles aussi à filetage 510. Saviez-vous que le terme « 510 » désigne le nombre de filets (10) identifiables sur une longueur de vis (de 5 mm)?
Vous êtes-vous déjà demandé de quelle manière le cannabis était intégré à votre cartouche de vapotage préférée? Pour le découvrir, nous nous sommes entretenus avec trois producteurs autorisés : Aphria, MediPharm Labs et Supreme.
Étape 1 : Comment on Crée L’Extrait de Cannabis
L’élément constitutif essentiel d’une cartouche de vapotage, c’est bien sûr le cannabis, présenté sous la forme d’un concentré. Celui-ci peut être un distillat (une huile très raffinée qui ne contient presque pas de terpènes), un extrait au profil intégralement préservé (généralement produit à partir d’une souche individuelle et en utilisant des techniques qui préservent la plupart des terpènes et des cannabinoïdes originaux) ou une résine fraîche (extirpée à l’aide de chaleur et de pression plutôt que de produits chimiques, ce qui conserve une grande partie des terpènes).
Dans le but d’obtenir des formules originales de concentrés, les producteurs autorisés ont recours à plusieurs techniques d’extraction. Par exemple, pour sa cartouche Sugarleaf, Supreme fait appel à un procédé d’extraction à l’éthanol qui produit un distillat de sa propre souche de Jean Guy à dominante sativa. Pour ses cartouches Good Supply et Broken Coast, Aphria raffine elle aussi son cannabis à l’aide d’éthanol. Du côté de MediPharm et ses cartouches Wayfarer, on s’approvisionne en cannabis séché auprès d’autres producteurs agréés, en ciblant des cannabinoïdes précis et transformant le cannabis en distillat à l’aide d’un processus au CO2.
Certaines marques se concentrent sur une souche en particulier pour fabriquer leurs cartouches; tout comme le cannabis séché lui-même, la saveur et l’arôme de l’extrait peuvent varier légèrement d’un lot à l’autre. D’autres producteurs mélangeront des extraits et ajoutent ensuite des terpènes triés sur le volet afin de produire des saveurs uniformes d’une expérience à l’autre (plus de détails à ce sujet un peu plus loin).
Que sont les Terpènes?
Les terpènes sont des huiles aromatiques que l’on retrouve dans une multitude de végétaux, dont le cannabis. Les composés chimiques qu’ils sécrètent confèrent aux souches de cannabis leurs arômes et leurs saveurs particulières. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Étape 2 : Peaufiner les Saveurs et les Sensations
Dans le cas où le cannabis a été épuré de la plupart de ses terpènes au cours du processus d’extraction, on les réintroduit dans le produit par la suite. Ces terpènes ajoutés peuvent provenir du cannabis (comme c’est le cas pour les cartouches Sugarleaf) ou d’autres plantes (la composition des terpènes d’origine botanique est identique à ceux que l’on retrouve dans le cannabis).
« En mélangeant notre distillat avec des terpènes végétaux formulés individuellement, nous pouvons offrir aux adeptes de nos cartouches Wayfarer des produits aux teneurs et aux saveurs uniformes d’une dégustation à l’autre », explique Brett Moon, vice-président des ventes et du marketing chez MediPharm.
Pour isoler les terpènes spécifiques de ses variétés artisanales, Broken Coast utilise un processus maison d’extraction au CO2, puis réintroduit ces huiles aromatiques dans l’extrait destiné à la cartouche de vapotage. « Broken Coast est reconnu pour la qualité de ses fleurs, il était donc extrêmement important que cette réputation se reflète dans les produits de vapotage que nous offrons », commente Miguel Guillemette, associé au développement de produits chez Aphria.
Un extrait pur ne contenant pas beaucoup de terpènes peut avoir besoin d’un agent de dilution – comme le propylèneglycol ou la glycérine végétale – pour le rendre suffisamment fluide et qu’il circule avec facilité dans la cartouche. Conformément à la réglementation sur le cannabis, de Santé Canada, certains ingrédients ajoutés, notamment les vitamines (y compris l’acétate de vitamine E), les minéraux, la nicotine, la caféine, les sucres et les édulcorants, sont proscrits.
Étape 3 : Assemblage et Remplissage
Lorsque l’extrait de cannabis est prêt, c’est le temps d’assembler les constituants de la cartouche. Ceux-ci peuvent varier, mais les composants de base sont l’embout buccal, le réservoir (qui contient le liquide) et l’élément chauffant. Ils doivent tous être suffisamment robustes pour résister à la chaleur. Certaines cartouches de vapotages sont conçues pour offrir un dosage précis en indiquant la quantité de THC absorbée à chaque inhalation.
Chaque entreprise dispose d’une chaîne de production qui lui est propre. Jetons un œil sur celle de Supreme : « Nous utilisons une machine industrielle automatisée Thompson Duke pour remplir les cartouches dont la température atteint 100 degrés Fahrenheit. Une fois que le plateau de remplissage contient ses 100 portions inférieures de cartouche, les aiguilles du dispositif y injectent le concentré. Le plateau est ensuite retiré de la chaîne de traitement, et c’est un autre préposé qui installe la portion supérieure pour refermer le tout », indique Nicole Sale, vice-présidente du marketing et de la communication.
Dans les installations d’Aphria à Leamington, en Ontario, c’est une équipe de 10 personnes qui est responsable des cartouches : pas moins de 24 000 peuvent être fabriquées chaque jour!
Étape 4 : des Tests, des Tests et Encore des Tests
L’assurance-qualité est essentielle dans le processus de production de toute forme de cannabis : chaque lot doit être envoyé pour des analyses en laboratoire (indépendant) avant de recevoir son certificat d’analyse. En ce qui concerne les cartouches de vapotage, on examine évidemment les ingrédients principaux de l’extrait, mais on vérifie aussi la couleur, la viscosité, le goût et la teneur du produit final. On vérifie également l’éventuelle présence de pesticides, de métaux lourds et de contamination microbienne, comme à l’E. coli. Certains producteurs en font même plus en contrôlant les vapeurs émises.
Les composantes matérielles de la cartouche seront elles aussi testées pour s’assurer de leur bon fonctionnement. Comme n’importe quel autre équipement doté de mécanismes ou de circuits, les cartouches de vapotage peuvent présenter des défectuosités. Consultez la FAQ ou le guide de dépannage du producteur autorisé si vous rencontrez des difficultés.
Étape 5 : On Emballe Tout
Les étiquettes apposées sur les cartouches, comme celles des autres produits de cannabis, doivent comporter le symbole du cannabis, la marque de commerce, la teneur en THC et en CBD, l’avertissement en matière de santé, le numéro de lot, la date d’emballage, le code à barres et la liste des ingrédients.} Le timbre d’accise fédéral est également requis pour montrer que le produit est certifié légal, et que son producteur a payé les droits qui s’appliquent (des exemptions peuvent s’appliquer aux produits du cannabis qui contiennent moins de 0,3 % de THC).
Étant donné que les cartouches à filetage 510 sont jetables, les producteurs cherchent des façons de réduire le gaspillage tout en respectant les exigences fédérales en matière de sécurité. Par exemple, Supreme indique qu’elle travaille pour faire en sorte d’offrir éventuellement des emballages plus écoresponsables.
Maintenant qu’on en sait un peu plus au sujet de la production des cartouches à filetage 510, que nous réserve l’avenir pour ces produits?
Les producteurs espèrent que l’industrie pourra s’inspirer des préceptes du développement durable, surtout en ce qui concerne la conception, la fabrication et l’emballage. Ils s’affairent également à développer une plus grande variété d’extraits, dont des concentrés extraits intégralement à l’aide de butane – ou encore sans solvant, un peu comme la résine fraîche. Restez aussi aux aguets des innovations matérielles, avec l’avènement de produits personnalisés et de technologies intelligentes.