Comment c’est fait
Comment sont fabriquées les huiles ingérables
Dernière mise à jour le 15 septembre, 2025 | Publié le 21 septembre, 2021
Appartenant à la famille des extraits de cannabis, les huiles ingérables sont constituées de composés de cannabis concentrés appelés distillats. Lorsqu’elles sont mélangées à une huile de support, ces huiles ingérables peuvent être consommées de nombreuses façons : mélangées à des aliments, mélangées à des boissons ou avalées seules. Vous verrez des huiles de cannabis ingérables sont conditionnées dans des flacons, et des vaporisateurs oraux pratiques, ainsi que des capsules.
Alors que certaines huiles ingérables ont une saveur et un arôme de cannabis doux, d’autres sont presque insipides et inodores.
Voyons comment ces produits polyvalents sont fabriqués.
1. Choisir le bon cannabis
La première étape consiste à choisir le cannabis à utiliser pour l’extraction. Tout comme dans la fabrication des parfums, les caractéristiques des ingrédients de base d’une huile auront une incidence sur certaines qualités du produit fini, telles que l’arôme et la puissance.
Certains producteurs agréés cultivent toutes leurs plantes en interne, tandis que d’autres produisent des huiles à partir de cannabis qu’ils achètent auprès de fournisseurs tiers.
Au Canada, de nombreux producteurs autorisés coupent leurs fleurs afin d’améliorer son aspect visuel et l’expérience de consommation. Tout ce matériel végétal taillé — ou « biomasse », dans l’industrie — peut être mis de côté pour créer des extraits. Les tiges, les feuilles et les fleurs irrégulières ou de mauvaise qualité contiennent toutes des cannabinoïdes et des terpènes et sont couramment utilisées pour fabriquer des huiles.
Lorsqu’ils décident quel cannabis utiliser pour produire de l’huile, les producteurs agréés prennent généralement en compte plusieurs des facteurs suivants :
- type de biomasse (fleur entière ou résidus ?)
- cultivar (indica, sativa ou hybride ? souche unique ou un mélange ?)
- les cannabinoïdes et leur puissance
- le profil terpénique
- la teneur en eau
- la date de récolte
- les conditions de traitement et de stockage (comment a-t-il été récolté, a-t-il été congelé instantanément ou séché et durci, et comment a-t-il été emballé et stocké ?)
2. Isolation des cannabinoïdes
Au cours du processus d’extraction, les composés végétaux souhaités sont isolés du matériel végétal. Pour les huiles de cannabis ingérables, les cannabinoïdes tétrahydrocannabinol (THC) et cannabidiol (CBD) sont généralement isolés, mais tous les produits ne sont pas créés de la même manière. Voici quelques techniques d’extraction courantes.
La première étape de l’extraction consiste à tremper la biomasse de cannabis dans un solvant liquide. L’alcool, l’éthanol, le dioxyde de carbone (CO2) et les hydrocarbures comme le butane et le propane sont parmi les solvants les plus couramment utilisés pour extraire les cannabinoïdes et les terpènes de la biomasse.
Quels sont les différents types d’extraits ?
La plupart des extraits sont conçus pour être consommés par voie orale. Ils sont généralement mélangés à de l’huile ou à d’autres ingrédients et avalés (ingérés), placés sous la langue (absorbés par voie sublinguale) ou dissous dans la joue (absorbés par voie buccale).
Après le trempage, la matière végétale est filtrée et de la chaleur et/ou une pression est appliquée pour provoquer l’évaporation du solvant de sorte que seule l’huile reste. Ce processus produit généralement un extrait purifié qui contient des niveaux élevés de THC et/ou de CBD, mais très peu d’autres cannabinoïdes ou terpènes, car ceux-ci sont souvent dégradés par la chaleur. L’extrait est ensuite raffiné par distillation pour éliminer les arômes restants et augmenter la pureté du THC ou du CBD.
Certains producteurs agréés préfèrent éviter la chaleur et utilisent plutôt des méthodes d’extraction à l’éthanol froid et à l’eau froide dans le but de préserver autant que possible les terpènes et les cannabinoïdes mineurs des plantes. Cette approche est généralement privilégiée par ceux qui fabriquent des concentrés comme l’huile de haschich.
Enfin, d’autres producteurs autorisés utilisent l’un des deux procédés d’extraction du dioxyde de carbone (CO2), qui impliquent l’utilisation de la chaleur et de la pression pour extraire les cannabinoïdes et les terpènes du cannabis séché. Avec un processus de CO2 supercritique, la chaleur et la pression peuvent être ajustées pour isoler des cannabinoïdes ou des terpènes spécifiques. L’extraction sous-critique se produit à des températures plus basses, en gardant les cannabinoïdes et les terpènes plus fragiles intacts. Le résultat est une huile à large spectre qui contient un large éventail de composés, notamment des cannabinoïdes, des terpènes et des flavonoïdes.
3. Création du mélange
Le distillat de cannabis subit une dernière étape pour créer un produit pratique avec une bonne viscosité, ce qui signifie sa capacité à circuler en douceur.
La plupart des extraits sont simplement dilués avec une huile de support. Les huiles de support courantes comprennent l’huile de triglycéride à chaîne moyenne (TCM), l’huile de tournesol, l’huile d’olive et l’huile de noix de coco.
Étant donné que certains isolats et distillats de cannabis sont pratiquement insipides, certains producteurs autorisés n’essaieront pas de masquer le goût du cannabis. D’autres réintroduisent des terpènes de cannabis botaniques ou aromatiques — et parfois d’autres plantes et épices — pour augmenter la saveur de l’huile.
Selon le mode d’ingestion, le goût peut ne pas être un problème. Une capsule avalée avec de l’eau n’aura probablement pas beaucoup de goût, tandis qu’une huile sublinguale peut avoir une saveur plus forte.
4. Tester les huiles de cannabis
Pour se conformer à la réglementation de Santé Canada, les producteurs autorisés doivent tester la quantité ou la concentration de cannabinoïdes dans chaque lot d’huile ingérable. Certains effectuent plusieurs tests internes et/ou tiers pour s’assurer que leurs formulations sont correctement mélangées et ont la puissance cannabinoïde souhaitée, à la fois aux stades de l’extrait et du produit fini. C’est également testée pour la présence de contaminants, tels que les pesticides, les métaux lourds, les solvants résiduels, les microbiens et les toxines.
Dosage des huiles de cannabis
La cohérence est un avantage clé du cannabis légal. Alors, comment les producteurs autorisés d’huiles ingérables garantissent-ils la même quantité de THC et de CBD à chaque fois ? Une formulation entièrement mélangée est essentielle, ainsi qu’un emballage conçu pour un dosage précis.
Voici quelques-unes des façons dont l’huile de cannabis est mesurée et consommée :
- Gélules : Chaque capsule d’un emballage contient une quantité constante de THC et de CBD, comme indiqué sur l’étiquette.
- Compte-gouttes ou seringue en plastique : Les huiles en bouteille peuvent être emballées avec des outils supplémentaires qui vous permettent de mesurer et de consommer une quantité exacte.
- Bouteilles à pression : Ceux-ci ressemblent beaucoup aux gouttes ophtalmiques et sont dosés de la même manière, chaque goutte distribuant une quantité similaire d’huile.
- Vaporisateurs : Chaque vaporisateur distribue une quantité spécifique, comme indiqué sur l’étiquette.
Comment utiliser l’huile de cannabis
otre corps peut absorber plus efficacement le THC et le CBD lorsque ces cannabinoïdes sont consommés avec une autre matière grasse, c’est pourquoi certains consommateurs utilisent leurs huiles dans des recettes qui incluraient normalement de l’huile, comme les produits de boulangerie.
L’huile de cannabis peut être consommée sans cuisson, en la mélangeant dans une vinaigrette d’huile d’olive et balsamique ou en la saupoudrant sur un plat tel qu’un sauté de légumes. Si vous cuisinez avec du cannabis, sachez que la chaleur peut dégrader la quantité de THC et de CBD dans l’huile.
Quelle que soit la façon dont vous les consommez, rappelez-vous que les huiles ingérables peuvent être puissantes. Commencez par de petites doses, allez-y lentement et faites attention à votre dosage lorsque vous ajoutez des huiles aux aliments.
