Acheter du cannabis légal
Découvrez trois détaillants de cannabis autorisés issus de la communauté noire
Le Mois de l’histoire des Noirs est un bon moment pour parler de l’impact négatif que les anciennes lois sur le cannabis ont eu sur les communautés marginalisées au Canada. Et profitons-en pour soutenir les entreprises dynamiques menées par des personnes autochtones, noires et de couleurs (PANDC). Nous soulignons les succès de trois détaillants autorisés issus de la communauté noire et qui se distinguent dans l’industrie du cannabis.
Pour que le secteur du cannabis devienne plus inclusif, il faut d’abord reconnaître que son histoire au Canada est marquée par le traitement préjudiciable des communautés marginalisées, incluant des milliers de Canadiens ayant vécu des moments difficiles à la suite de condamnations pour des infractions mineures liées au cannabis. « Les lois sur le cannabis ont un passé trouble dans ce pays, explique Akwasi Owusu-Bempah, directeur de recherche pour le mouvement Campaign for Cannabis Amnesty et professeur adjoint au département de sociologie de l’Université de Toronto. Ses travaux portent entre autres sur l’identité raciale, la justice pénale et les services policiers au Canada. La légalisation est l’occasion de réparer les torts résultant de la prohibition du cannabis »
Alors, que pouvons-nous faire pour aider à réparer les dégâts et effectuer la transition vers un futur plus diversifié et inclusif? Il reste encore beaucoup à faire, mais des chefs d’entreprise de toute l’industrie du cannabis œuvrent déjà sur des initiatives d’équité sociale – dont des programmes d’employabilité pour les personnes ayant déjà commis des infractions liées au cannabis, ou d’autres qui soutiennent les PANDC et leurs entreprises. « OCS est déterminé à contribuer au développement d’une industrie plus diversifiée et plus inclusive. Nous favorisons une main-d’œuvre à l’image de la population de l’Ontario par le biais de notre Stratégie en matière de diversité et d’inclusion et en nous engageant envers l’Initiative BlackNorth », déclare Carla Stewart, directrice principale des ressources humaines chez OCS.
Les consommateurs de cannabis peuvent eux aussi mettre l’épaule à la roue en soutenant les détaillants autorisés issus des communautés autochtones et noires – plusieurs ont ouvert leurs portes en Ontario cette année. Nous avons discuté avec les équipes chez Greenport et MotaToke au sujet de l’importance que revêt l’entrepreneuriat noir au sein de l’industrie du cannabis légal.
Mota Toke
Dès leur ouverture dans le quartier de la Little India à Toronto en novembre 2020, les propriétaires de Mota Toke, Tyrone Bramble et Dwight Clark, ont entamé la fidélisation de leur clientèle. Les deux hommes originaires de Scarborough se sont inspirés de leurs racines antillaises pour développer une image de marque à l’éthique irréprochable. « Nous voulions vraiment changer les choses en nous lançant dans une industrie qui n’a pas toujours été indulgente envers les minorités », précise Dwight Clark, qui ajoute que sa famille et celle de Tyrone Bramble ont toutes les deux été meurtries par des condamnations liées au cannabis. Le terme argotique « mota » désigne le cannabis dans certaines régions d’Amérique latine, et est familier des personnes autochtones, noires et de couleurs qui connaissent le sujet. Dans l’espoir d’inspirer d’autres jeunes entrepreneurs de la communauté noire, le duo derrière Mota Toke s’est fixé pour objectif de faire croître la marque et d’augmenter sa visibilité sur le marché du cannabis. « Que l’entreprise appartienne à deux jeunes hommes noirs a un impact positif sur la représentation qu’on se fait de notre culture, elle qui est la cible de préjugés défavorables et a souffert d’innombrables injustices au fil des ans », explique Dwight Clark. Les équipiers de Mota Toke sont motivés à l’idée de faire parler d’eux dans le monde du cannabis et de créer un espace qui donne envie à d’autres personnes autochtones, noires et de couleurs de se joindre à cette aventure entrepreneuriale.
GreenPort
Situé dans le quartier italien de Toronto, GreenPort s’est lancé en affaires en octobre 2020. Les valeurs et la vision de la fondatrice et cheffe de la direction Vivianne Wilson puisent leurs racines dans son dévouement envers les communautés locales. En effet, son entreprise propose des occasions de formation en plus d’un espace sûr et accueillant aux personnes sous-représentées et marginalisées. « GreenPort veut créer un endroit qui rassemble toutes les personnes luttant depuis des siècles pour l’utilisation et l’acceptabilité du cannabis. Nous voulons promouvoir une pédagogie responsable et équilibrée, de même qu’une réglementation équitable lorsqu’il est question de délivrance des licences et de la vente », affirme Vivianne Wilson. Elle invite les membres de la communauté à en apprendre davantage sur le cannabis et son passé dans le cadre d’ateliers en boutique.
Celle qui souhaitait une représentation appropriée au sein de l’industrie a décidé d’incarner ce changement dans le marché canadien. « Notre histoire est différente de celles des gros joueurs. Nous sommes fiers de souligner la culture et l’histoire du cannabis. Nous sommes à construire une communauté autour de GreenPort, une collectivité à laquelle tous peuvent se joindre et se sentir inclus », exprime-t-elle.
Les valeurs communautaires sont au cœur des préoccupations de Vivianne Wilson. « Ayant grandi à Westmoreland, en Jamaïque, je connais et reconnais les bienfaits que procure le fait de se regrouper; cette reconnaissance a fait germer en moi l’idée de créer GreenPort. »
Cori
Toute jeune entreprise, Cori a ouvert ses portes à Toronto en janvier 2021 selon une formule « pour emporter ». En proposant une offre de produits de cannabis soigneusement sélectionnés et des webinaires éducatifs en ligne, la fondatrice Lula Fukur espère que sa boutique aidera les clients à trouver le bien-être en renouant avec leurs racines. « Ayant grandi en Érythrée, j’ai développé une relation intime avec tout ce qui provient de la terre », explique la propriétaire du magasin de la rue Queen Ouest.
Celle qui habite au Canada depuis huit ans a affiné son sens des affaires au sein des entreprises que sa famille possède à Dubaï et en Afrique. Elle cherche maintenant à faire croître sa marque de produits de mieux-être entièrement naturels au sein du marché légal du cannabis.